mardi 11 octobre 2011

Dexia : trois idées reçues sur un démantèlement

Pas facile d'y voir clair dans le démantèlement de Dexia, cette banque trinationale aux activités multiples, découpée en moins d'une semaine, au terme d'interminables tractations. Voici quelques éléments de réponses aux nombreuses questions qui se posent au moment du sauvetage de cet ex-fleuron franco-belge né en 1996 de l'union entre le Crédit local de France et le Crédit communal de Belgique. 1- Dexia abrite une "bad bank" que les États français, belge et luxembourgeois se sont engagés à garantir Vrai et faux. Depuis le 4 octobre, on sait que les grandes filiales de la banque vont être démantelées et que les trois États actionnaires apporteront leur garantie (à hauteur de 60,5 % pour la Belgique, de 36,5 % par la France et de 3 % par le Luxembourg) aux actifs restants, les plus sac longchamp moins cherdifficiles à vendre. Regroupés dans une structure désignée à tort sous le terme de "bad bank", ces actifs ne comportent plus aucun subprime et sont composés en majorité d'obligations de bonne qualité puisque notées "investment grade" - la catégorie la plus prisée des investisseurs - par les agences de notation. Si les États ont dû intervenir en urgence, ce n'est donc pas tant en raison d'un risque de défaut que du coût de portage de cet énorme portefeuille évalué à 90 milliards d'euros. Il était en effet devenu difficile pour Dexia, confrontée à de graves problèmes de liquidité, de garder jusqu'à terme un tel volume d'obligations de très longue durée - allant jusqu'à quinze ou vingt ans de maturité pour certaines - dans un marché où le financement de court terme est rendu complexe par la méfiance des investisseurs. Un problème que ne rencontrent pas les États, qui, tant que leur notation est solide, peuvent emprunter à bas coût sur les marchés financiers. 2- Le sauvetage va coûter cher aux contribuables Faux. Ce qui a coûté cher au contribuable, c'est le sauvetage de 2008. Pour éviter la faillite de Dexia au lendemain de la disparition de Lehman Brothers, les États français et belges avaient recapitalisé la banque à hauteur de 3 milliards d'euros chacun. Une somme que les contribuables des deux pays ne reverront sans doute jamais, puisque l'action, acquise 9,90 euros à l'époque (un prix jugé surévalué par un connaisseur du dossier) est tombée à moins sac longchamp moins cherde un euro, et que l'établissement est en train d'être démantelé. Dans le nouveau plan de sauvetage voté par le conseil d'administration et approuvé par les Premiers ministres français et belge, il n'y a pas d'investissement en capital de la part des États. Ceux-ci se contentent de donner leur garantie. Une "assurance" rémunérée, qui devrait rapporter de l'argent à l'État, à condition que la banque réussisse à vendre les actifs restants à bon prix et ne soit pas contrainte de céder certains des produits garantis à perte. Car si tel était le cas, comme dans l'affaire du Crédit lyonnais, la facture finirait sans doute par revenir au contribuable. 3- Le nouveau schéma est une victoire pour les collectivités locales Vrai et faux. En tordant le bras de la Caisse des dépôts et de La Poste pour qu'elles acceptent de reprendre une partie du portefeuille de prêts aux collectivités locales de Dexia et s'engagent à poursuivre l'activité de financement aux collectivités, le gouvernement français a fait un geste fort en faveur des communes, département et régions qui, sinon, se seraient retrouvés avec un problème de financement majeur et croissant. Cette bouffée d'oxygène risque cependant desac longchamp moins cher rester insuffisante. En effet, le volume de prêts accordés par la nouvelle structure ne sera pas supérieur à celui que finançait Dexia (3 milliards d'euros pour les collectivités locales françaises en 2010). Au contraire, comme le rappelle un proche du dossier, la Banque postale dirigée par Philippe Wahl a réaffirmé tout au long des négociations sa volonté de "mettre en place une offre de crédit raisonnée lui assurant une forte rentabilité". Le message adressé aux élus est clair : ce n'est pas parce que la nouvelle structure est publique que les élus auront à nouveau accès au crédit facile et incontrôlé du début des années 2000. P

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